Synthèse du débat – Réponses publiques à l’habitat dégradé et Plan Vigilance Bâti
- semepa
- 22 juin
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Dernière mise à jour : 23 juin

Face aux situations d’habitat indigne ou dégradé, notamment dans les centres anciens, les acteurs publics du territoire aixois et métropolitain se mobilisent pour structurer une réponse coordonnée, plus efficace et innovante. Ils se sont réunis pour faire le point sur les dispositifs en place et les leviers d’amélioration, notamment autour de la mise en œuvre du Plan Vigilance Bâti, nouvel outil pilote de repérage et d’intervention préventive.
Le Plan Vigilance Bâti a été mis en avant comme un outil stratégique permettant d’identifier, de suivre et de traiter les situations à risque. Il vise également à faire naître une culture générale du bâti partagé par le plus grand nombre.
▶ Points saillants du débat
Constat partagé d’une urgence à agir :
L’ensemble des partenaires présents s’accordent sur l'importance de la vigilance en matière d’habitat dégradé : fragilisation du bâti, accentuation des évolutions liées au changement climatique ou à l’optimisation foncière, risques pour la sécurité des occupants, et celle des passants du centre-ville, effets sur l’attractivité des quartiers.
Ce phénomène touche particulièrement les quartiers anciens d’Aix-en-Provence, souvent soumis à une forte pression d'usage ainsi qu’a contrario une vacance partielle ou dissimulée.
Le Plan Vigilance Bâti : un outil de veille et d’action
Présenté comme un levier d’intervention précoce, le Plan Vigilance Bâti repose sur :
Une cartographie dynamique des immeubles à risque, nourrie par des données croisées (signalements, diagnostics, expertises). Un diagnostic visuel et technique, toitures, façades, parties communes et sols avec surveillance de la nappe phréatique.
Un système d’alerte et de hiérarchisation des urgences, un partage d’information.
Une coordination entre services techniques et juridiques pour garantir la réactivité des interventions et une attention prolongée avec surveillance des évolutions.
Rôles et complémentarités des acteurs
Chaque intervenant a précisé le rôle de sa structure dans le déploiement de cette stratégie :
Le 1er adjoint au maire d’Aix en Provence a souligné l’attention constante portée au centre-ville qui additionne les problématiques liées à l’ancienneté du bâti, l’attractivité et le patrimoine, les usages et la pression foncière. Il a placé l’opération vigilance bâti comme aboutissement de 3 décennies de politiques publiques.
La Métropole a rappelé son rôle de chef de file dans la mise en œuvre des politiques de lutte contre l’habitat indigne, en lien avec les EPCI et les communes.
L’Agence nationale de l’habitat (ANAH) a souligné l’importance stratégique des montages financiers et des aides à la rénovation pour favoriser l’amélioration du parc immobilier ancien, souvent dégradé ou énergivore. En effet, pour encourager les particuliers, les bailleurs ou les copropriétés à entreprendre des travaux ambitieux, l’accompagnement financier et technique constitue un levier essentiel. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les opérations programmées d’amélioration de l’habitat (OPAH) et les programmes d’intérêt général (PIG). Ces dispositifs sont mis en place en partenariat avec les collectivités locales et permettent de cibler des territoires où les besoins en rénovation sont prioritaires. Ils offrent aux ménages éligibles un accompagnement global, incluant des aides financières bonifiées, un appui administratif pour monter les dossiers, et un suivi technique des travaux. Ces opérations favorisent une approche collective de la rénovation, souvent plus efficace que des démarches individuelles, notamment dans les centres anciens, les quartiers dégradés
La Ville d’Aix-en-Provence a mis en avant la volonté de mieux articuler la veille communale avec des actions de restauration immobilière, et d’appuyer les propriétaires dans la préservation et l’entretien de leur bien.
La SEMEPA a présenté son rôle dans les interventions opérationnelles, en tant qu’outil de portage, d’expropriation ou d’acquisition-amélioration, souvent dans des contextes de copropriétés dégradées, ainsi que dans le cadre de sa concession d’aménagement.
Enjeux soulevés
Des difficultés apparaissent lorsque les pouvoirs publics se heurtent à la propriété privée, à laquelle ils n'ont pas libre accès pour intervenir. L'information de tous sur les enjeux doit permettre la prise de conscience favorisant des relations apaisées entre propriétaires privés et acteurs publics.
Articulation avec les politiques de renouvellement urbain : Intégrer la lutte contre l’habitat indigne dans une vision plus large de revitalisation des centres anciens. Et travailler pour coordonner les actions avec le plan de sauvegarde et de mise en valeur qui contraint parfois les opérations de réhabilitation (matériaux, isolations etc).

▶ Conclusions et perspectives
Le débat a mis en lumière une volonté forte de coopération inter-institutionnelle, avec le Plan Vigilance Bâti comme catalyseur. Sa réussite dépendra d’une répartition claire des interventions entre les différents niveaux d’acteurs, d’une mobilisation pérenne des moyens techniques et financiers, et d’un suivi régulier des résultats pour ajuster les interventions.
L’initiative pourrait également servir de modèle reproductible à d’autres territoires de la métropole confrontés aux mêmes problématiques.
Participants :
· Eric Chevalier, Premier Adjoint au Maire-d’Aix-en-Provence, Président du Groupe SEMEPA
· Sauveur Cavataio, Fédération du BTP 13
· Céline Lasne, Cheffe du pôle délégation locale, Bouches-du-Rhône ANAH
· Antoine Brient, Architecte DPLG, gestion des projets et compétences en promotion immobilière
· Cynthia Bienaimé, Directrice de l'aménagement, Ville d’Aix
· Anne-Claire Simand, Responsable de Division secteur EST, service amélioration et Développement de l’Habitat, Métropole AMP
Atelier animé par TPBM
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